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Les Ljoð


Posté le 19/08/12 à 14h 04min 02s par Hugar

Les Ljoð sont des poèmes courts samræmites qui sont extêmement populaires.

Il y a deux étapes dans l'écriture d'un Ljoð. La première est la recherche de l'idée, de l'essence du poème et son écriture symbolique à l'aide de l'écriture glyphique. La seconde étape est sa retranscription sous formes de phrases à l'aide de l'alphabet syllabaire, qu'on appelle littération (l'idée est de rendre le Ljoð symbolique littéraire).

N.B.: On ne s'intéressera pour l'instant ni à sa retranscription dans l'alphabet commun, ni à sa traduction.

Chacune de ses étapes obéit à un certain nombre de règles qui seront développées par la suite.
On en distingue deux types :

  • les règles liées à l'écriture des glyphes
  • les règles liées à la littération

 

1) Règles liées à l'écriture des glyphes

 

A) Structure


L'écriture glyphique des ljoð suit les mêmes règles que n'importe quelle inscription en glyphes.
Chaque idée est représentée par un groupe de symboles avec un glyphe principal et 4 emplacements de symboles périphériques qui peuvent accueillir d'autres glyphes ou des mots écrits avec l'alphabet syllabique. Il est tout de même rare que tous les emplacements soient utilisés.


Le glyphe central (3) représente l'idée principale du groupe. Le premier emplacement (1) est utilisé comme élément de ponctuation, de lien avec les groupes précédents ("ainsi", "mais en fait", etc...). Le second (2) a une influence sur le glyphe principal en lui conférant une quantité ("trois", "beaucoup", "aucun"...) et/ou une qualité ("grand", "rouge", "terrifiant"...) et/ou un indicatif de position ("sur", "dans", "à côté de"...).
Le troisième emplacement (4) joue le rôle de lien entre le glyphe principal et le dernier emplacement ("jusqu'à", "dans le but de"...) ou, plus généralement, d'action sur le glyphe principal, comme une répétition, un négation, etc.
Enfin, le dernier emplacement (5) est réservé à la conséquence, au but ou à un complément du glyphe principal.

B) Liberté


Le principe de liberté est prépondérant dans l'écriture de Ljoð sous forme illustrative. En effet, un des seul moyen laissé aux Ljoðistes pour se démarquer des autres est d'écrire différement, dans un style qui lui est propre. Ainsi, la structure évoquée ci-dessus peut-être interprétée librement, tout en respectant les positions de chaque emplacement.
C'est ce qui va donner le style graphique au Ljoð, son originalité et sa beauté.

C) Thèmes


Le mot "Ljoð" (comprendre "poème" voire "chant") est un terme générique utilisé pour définir un texte court qui peut avoir différent buts, différents publics.
Ainsi, il existe de nombreuses utilisations des Ljoð dans la vie quotidienne ou dans la vie spirituelle.
Le ljoð peut-être utilisé :

  • à but religieux. Il est alors appelé "Sálm". Il est un peu plus long que les ljoð poétiques. Ce sont soit des prières, soit des éloges à des divinités. Dans le cadre des prière, il est très habituel d'en apprendre par coeur. Par exemple :
     

Gamall Tzö djúpt í jörðu,
Heyrir á lifandi
Ráðgefandi

[Le vieux Tzô, au plus profond de la terre,
Ecoute les vivant,
Et leur donne des conseils]

 

  • à but de précepte, de morale. Il est alors appelé tout simplement Ljoð (c'est l'utilisation originelle).
  • à visée politique, il peut servir d'éloge, de critique ou de conseils (et rejoint le Ljoð moral) à l'égard du souverain.
  • à visée humoristique, il est alors appelé "Brandar" ("blague"). Il suit des formes très libres et exentriques et aborde des thèmes comiques. Par exemple :


Það er sagt
Þegar minnstu mús
Bylgjur í litil munni hún
Já, meira en gælir
Vill ostur

[Il est dit que,
Lorsque la plus petite des souris,
Agite son museau (ou ses moustaches),
Oui, plus que des caresses,
Elle veut du fromage]

 

  • à visée célébrative. En effet, certains textes peuvent être écrits (ou plutôt offerts) lors de diverses cérémonies, comme une union, des funérailles, une naissance ou un anniversaire quelconque. Ils peuvent être "poétisés", comme le Ljoð, ou simplement explicatif, agissant comme un marqueur dans le temps. Par exemple :


Þau eru sameinuð,
Sá dagur, þriðja degi mánaðarins Brina á ári 5402 hringrás Sætur,
Jarðefna Ráðherra Stjorn og Tónlistarmaðurinn Kinta.
Guðirnir vilja hamingju þeirra.


[Ils se sont unis,
Ce jour, le troisème du mois Brina de l'année 5402 du cycle Sætur,
Le Ministre des Ressources Minières Stjorn et la musicienne Kinta.
Les Dieux tiennent à les féliciter.]

 

Ce genre de textes sont très codifiés (notamment la présence de la dernière phrase).
Un autre événement majeur dans la vie d'un samraemite est son accès au métier (assimilable au passage à l'âge adulte)

II) Règles liées à la littération

    A) Métrique

Il existe dans les Ljoð une métrique bien particulière.
Attention, celle-ci ne s'applique pas sur le nombre de syllabes, mais sur le nombre de mores.


        1) Concept de more

Une more est un son, ça peut donc être une syllabe comme "ba" (caractère bimorique), mais aussi une consonne comme "b" ou une voyelle comme "a" (caractères monomoriques); ainsi le mot "Vatninu" (lac) est bien constitué de 3 syllabes (va-tni-nu), mais de 4 mores (va-t-ni-nu).
Dans le cas du samraemite, les mores sont très simples à délimiter car une more est égal à un caractère de l'alphabet syllabaire (qui devrait donc s'appeller alphabet morique).


        2) Règles métriques

Un Ljoð est toujours composé de trois groupes de glypes. Chaque groupe est retranscrit en une phrase, mais ces phrases obéissent à des règles de métrique strictes qui régissent le nombre de mores (= de caractères) dans chaque phrase.
Ces règles existent non pas pour des raisons techniques (support limité par exemple), mais parce que les samraemites attribuent à leur alphabet une grande régularité, ainsi, un caractère, plus qu'un son, est une mesure de temps. C'est pourquoi le respect des règles de métriques assurent la fluidité de la lecture du ljoð, ainsi que sa clareté et sa grâce.

La métrique à respecter dans le ljoð samraemite est 13-9-6. Ainsi, la première phrase doit faire 13 mores, la seconde 9 et la dernière 6.

Exemple :
U/n/di/r/ ge/l/ta/ í /he/i/mi/nu/m/, [13]
Bo/r/gi/r/ o/g /au/ðu/r/. [9]
Hé/r/ e/r /lí/fi/. [6]

Cette ordre peut également être inversé, pour devenir 6-9-13. Cette pratique est un moyen courant de se distinguer par l'originalité. Elle fut utilisée la première fois par Sorglegt le Triste.

Exemple :
Mu/n/du/ þá/ da/ga/, [6]
Þa/r /se/m /tí/mi /fö/s/tu/ [9]
E/i/n/s /o/g /í/s /á /va/t/ni/nu/ [13]

La règle du 13-9-6 n'est pas due au hasard. En effet, 13+9+6=28, or le 28 est un des (nombreux) nombres sacrés samraemites (il est dit "nombre de l'harmonie"). De plus, (13/28), (9/28) et (6/28) sont les trois "nombres d'or" samraemites, figurant ainsi que chaque phrase est, dans la proportion totale, de la taille la plus juste et en harmonie parfaite.

Bien sûr, les règles métriques deviennent moins visibles après transcription du ljoð dans l'alphabet commun, et complétement invisibles dans les traductions.


    B) Rimes


Le système de rime a beaucoup été utilisé dans les anciens Ljoð, mais l'est beaucoup moins actuellement.
La rime consiste à finir deux ou toutes les phrases du Ljoð par un son identique ou très proches.
La rime (notée "A") est soit de forme A-A-A, A-B-A, A-A-B ou B-A-A. Elle est généralement portée par une voyelle.


    C) Césure


Le ljoð doit obligatoirement compter une césure, c'est-à-dire une coupure, une pause dans la lecture.
Cette césure permet de reprendre son souffle et de séparer la "morale" du reste du ljoð.
Elle se situe à 90% des cas entre la deuxième et la dernière phrase.

Dans l'écriture syllabique, on la représente par une sorte de virgule, tandis que dans la retranscription en alphabet moderne, on utilise un point.

 


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