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Répartition des biens


Posté le 31/01/12 à 16h 29min 55s par Devon

    Ici le domaine politique est divisé en trois catégories : la répartition des biens, des statuts et le mode de régulation des conflits.


1) Denrées alimentaires

    Les denrées alimentaires sont obtenues à la suite d'épisodes de chasse, de pêche, de cueillette et de collecte. La chasse et la pêche qu'elles soient actives ou passives, impliquent la mise à mort d'un animal. Ces activités sont ritualisées de façon très stricte car elles vont à l'encontre d'un tabou moral. La collecte d'insectes ou de coquillages  implique également la mort et la consommation de ces animaux mais elle n'est pas entourée d'un rituel aussi sévère. Les insectes, les crustacés et les mollusques étant considérés comme des animaux, il est probable qu'il ait existé dans des périodes plus anciennes des rituels qui leurs étaient accordés, particulièrement au moment de la cuisson. Ces rites ont actuellement disparus, au prix d'une évolution des croyances. Les Kenta s'accommodent de ce paradoxe entre les honneurs qu'ils doivent aux animaux tués, et l'absence de rites accordés aux insectes, les crustacés et mollusques. Ils ont conscience de cette contradiction qu'ils justifient par l'affirmation que même si ces espèces animales appartiennent bien au monde de la faune et qu'ils peuvent être des fétiches tout à fait important, l'absence de sang les classe dans une catégorie à part, entre l'animal et le végétal, voir dans certains cas dans le minéral.


    A la suite d'un épisode de chasse / pêche / collecte / cueillette, les denrées alimentaires sont rapportées dans le lieu d'habitation. Les différentes activités ne sont pas soumises à l'exclusivité d'un sexe ou de l'autre. En règle général la ségrégation homme/femme est assez faible, contrairement à la séparation entre les classes d'âges. Les Kenta se répartissent en quatre catégories qu'ils définissent comme les âges de la vie.

    Les bébés sont les enfants depuis la naissance jusqu'à l'affirmation de la parole, de la marche et également de leur pouvoir. Tout les kenta n'ont pas forcément un pouvoir, et une minorité en est dépourvue. En général ce pouvoir apparaît en même temps que les capacités motrices et que la parole, qui se développent en général vers un an, un an et demi voire deux ans. C'est également à ce moment que les chamans décident/découvrent le fétiche de l'enfant au cour d'une cérémonie initiatique qui lui permet d'entrer dans le second âge. A cause de la mort précoce des nourrissons et de la difficulté de communication avec eux, les bébés du premier âge ne sont pas considérés comme appartenant à la communauté. Ils peuvent être remplacés en cas de décès en suscitant moins de peine que la mort d'un enfant plus âgé qui serait non seulement porteur d'une conscience, représenté par son fétiche, et qui aurait passé plus de temps dans la communauté.

    Les enfants qui passent le cap du développement de la parole, de le marche et de l'apparition de la conscience, cessent d'être dans cet état de transition un peu flou qu'est celui du nourrisson, et possèdent un statut beaucoup plus important. Ils ont une relation de symbiose avec leur parent, et se   considèrent réciproquement comme une partie externe de leur propre personne. Cette relation privilégiée continue encore à l'âge adulte. La période de l'enfance se termine avec la puberté qui est célébrée, et qui lui permet d'entrer dans l'âge adulte.

    L'âge adulte est la plus longue période, qui se termine sur l'âge de la vieillesse qui n'est pas réellement daté ni célébré, mais qui est sous entendu par la donation d'un fétiche à un petit fils et aussi par la déchéance corporelle qui le rend davantage dépendant.

    L'âge de la vieillesse est un âge relativement rare qui est auréolé de mérite et de gloire car il est synonyme de sagesse. La dépendance envers les jeunes adultes n'est pas vu comme négative et l'attente de la mort de fait de façon très sereine.

    Ainsi les classes d'âges servent à la différentiation sociale, cependant l'expérience accumulée sert à affiner ces catégories. Dans le cas de la collecte des denrées, les tâches sont confiées à certaines classes d'âges qui sont les plus aptes à les accomplir. On note également une transmission du savoir des adultes aux enfants afin qu'ils soient prêt à participer à de nouvelles tâches. Mais aussi en fonction des capacités physiques personnelles des individus, leur habilité et leur préférence qui sont prise en compte dans la répartition des tâches.


    Les denrées collectées sont chargées d'un prestige personnel qui affirme l'habilitée d'un individu ou d'un groupe. Cependant ce prestige n'a aucun impacte sur la répartition de la nourriture qui elle est faite de façon égalitaire entre tout les membres de la communauté. Qu'ils aient participé ou non à la prise, les enfants, les adultes et les vieillards ont la même portion de nourriture. La part qui aurait dû revenir aux bébés est donnée aux femmes qui allaitent. C'est une forme de symbolisme car la portion normale est suffisante à leur dépense énergétique, et elles n'ont pas le besoin d'une part supplémentaire.
    Au cour de fêtes ou de rites il arrive que l'on mette de côté une portion de nourriture qui est enlevé de la communauté des vivants pour être remise à une entité immatérielle, ou à des animaux. Il s'agit d'offrandes symboliques qui sont en général la mise de côté de la part des chamans en période de jeun rituel.  

2) Matière première et objets manufacturés

    Le partage égalitaire qui prévôt pour les denrées alimentaires, n'existe pas pour les éléments secondaires. Les matières premières indispensables à la fabrication d'outil ou d'éléments de parures sont collectées et appartiennent personnellement à celui qui l'a trouvé et rapporté. Bien entendu les échanges et les dons sont fréquent, car tout le monde n'a pas les mêmes facilités ni connaissances dans la transformation des matières première. Des rites complexes d'hospitalités peuvent comporter des échanges de cadeaux sous la forme de matière première mais aussi d'objets manufacturés.

    Les kenta échangent des matières premières et des objets manufacturés au sein de la communauté, mais aussi entre les différents groupes de l'ethnie kenta durant des rencontres. Ces échanges d'objets ou de matières sont de nature réciproque. Les exemples de dons totalement gratuits sont rares et sont difficile à identifier car certains troc peuvent se référer à des périodes très espacés dans le temps. Les échanges ne sont pas l'objet d'un monopole de certains individu. La portion quotidienne de nourriture ne peut faire l'objet d'un échange, contrairement aux denrées stockées et au surplus. Les objets manufacturés les plus précieux ou chargés de prestige peuvent être l'objet d'une transmission au sein des groupes et sur de longues périodes chronologiques.

    Les kenta pratiquent le troc avec l'ethnie au sens large, mais ils perçoivent également un tribu de la part des humains qui vivent à proximité. Les groupes humains sont divisés de façon à ce qu'un groupe kenta ne se réfère à un seul groupe humains, toujours le même, et que ce groupe ne paye qu'un seul tribu. Deux communautés kenta ne peuvent pas dépendre du même groupe, au risque de briser un équilibre. Les groupes humains sont choisi par les kenta en fonction de leur richesse, et certains groupes trop réduits ne payent pas de tribu.
Ces tribus sont des dons en nature qui composés principalement d'objets manufacturés, de nourriture, et d'otages humaines destinés à la reproduction kenta. Ces tribus ne sont pas des échanges à proprement parlé, car il n'y a pas de retour et sont obtenu par l'intimidation et la menace.

3) Services

    Les kenta troquent des denrées alimentaires, des objets manufacturés et des matières premières, mais l'objet le plus fréquent des échanges est le service. Ces services sont négociés par les deux partis en fonction de leurs intérêts. Ils arrivent d'un des deux partis acceptant de rabaisser ses intérêts à cause de l'affection qu'il porte à l'autre partis, tout comme il est possible de vous faire avoir en échangeant des objets de valeur inégale. La valeur d'un objet est fixé de façon traditionnelle et ne varie pas. Un objet (ici objets signifie également denrée et matière première, et non pas seulement des objets manufacturés) est de grande valeur en fonction de ses qualités esthétiques, de sa difficulté à se procurer le matériaux, l'habilitée et le temps nécessaire à sa confection, et son prestige si lié à la transmission. Les objets les plus lointains (dans le temps et l'espace) et les plus rares, sont les plus précieux. La valeur des service est liée à la difficulté et à la pénibilité du service.
Une fois un échange effectué il est pratiquement impossible de revenir en arrière, même si l'ont découvre qu'il a été inégale. Les kenta ont en général une bonne conscience qui les motivent pas à faire des échanges injustes, en tout cas à partir du moment où l'affect entre en jeu. Ils auront beaucoup moins de scrupules à arnaquer quelqu'un qu'il ne connaissent pas et qui visiblement n'est pas averti de la valeur des objets échangés.


Répartition des statuts


Posté le 27/02/12 à 23h 06min 38s par Devon

 

Bien qu'en apparence les kenta forment une société égalitaire, il existe néanmoins des différences de statuts. Ces statuts sont en général d'ordre symboliques et n'ont pas grande influence sur la vie quotidienne.

 

  1. L'organisation en classe d'âge

 

Le statut social d'un individu évolue en fonction de sa classe d'âge, les adultes et les personnes âgées sont dominants par rapport aux enfants, et possèdent le droit de participer aux décisions concernant le groupe.

 

L'organisation des habitats suit la logique de cette division adulte/mineur. Les kenta vivant dans des habitats collectifs que, peut importe leur forme, nous appellerons foyer. Un foyer est défini par le nom d'un individu qui en est le responsable. En général il s'agit de celui qui a passé le plus de temps dans ce foyer, c'est à dire qu'il s'agit souvent du plus vieux. Ce responsable est celui qui décide d'accepter ou de rejeter ceux qui voudrons être hébergé au sein de son foyer. La règle de politesse élémentaire est de demander au responsable son autorisation pour entrer dans son foyer. Quant le responsable est absent, ce pouvoir est transféré à un second, et ainsi de suite jusqu'au dernier. Quand il n'y a personne dans l'habitation on ne peux pas rentrer. En général on laisse sur le sol un symbole que tout le monde comprend comme signifiant « je suis passé mais tu n'étais pas là », mais qui ne renseigne pas spécialement sur la personne qui est venu.

Celui qui est responsable du foyer n'a pas spécialement plus de pouvoir que ceux qui vivent avec lui, mais il a beaucoup plus de prestige qu'eux. Il a certes la possibilité de rejeter de son foyer ceux avec qui il ne s'entend pas, mais en général ces sentiments sont réciproques et un départ contente les deux partis. De plus la fabrication d'une habitation (de tout type) ne demande pas beaucoup d'effort et de temps, et les kenta ne sont pas dépendant du responsable du foyer car en cas de désaccord il leur est tout à fait possible, et même facile de construire un autre foyer à côté.

 

  1. Les duels : un instrument du prestige personnel.

 

Les kenta ont également un autre moyen de distribuer les statuts, mais qui là encore n'a qu'une fonction de prestige. Pour cela ils se basent sur la comparaison de leur pouvoir personnel. Ils organisent des confrontations qui sont codifiées selon un certain nombre de règles. Ces duels ont pour objectif la démonstration claire de la domination d'un pouvoir sur un autre, et bien entendu la mort ou la blessure ne sont pas envisagés par les participants. Se sont des combats à mains nues, mais en général le contact physique est rare. Les participants se contentent en général de rester à un certaine distance l'un de l'autre et à s'insulter copieusement pour s'échauffer, un peu comme ils le font durant les débats publiques. Par contre les affrontements prennent une dimension particulièrement spectaculaire dès qu'ils se mettent à utiliser leurs pouvoirs. Les duels sont en général suivit par le reste du groupe qui n'intervient pas, mais qui se portera comme témoin de la victoire de l'un sur l'autre. Un duel peut se dérouler sans spectateurs, mais cela lui faire perdre toute portée futur, ce qui présente beaucoup moins d'intérêt. De plus les kenta aiment particulièrement assister à des duels quand ceux ci sont remarquables, c'est à dire animés par des processus originaux et débouchant sur une victoire claire, exactement comme pour la rhétorique.

 

Les duels sont régit par des règles simples qui suivent une certaine logique. Il est interdit de refuser un duel, qui ne fini qu'avec un résultat claire. Il est possible de demander un duel autant de fois que l'on veux, mais en général une fois qu'on a battu ou est battu de façon indéniable, il est considéré comme ridicule d'insister. Il est interdit de demander un duel avec quelqu'un d'une classe d'âge inférieur, mais il est possible de provoquer un individu d'une classe d'âge supérieur. Là aussi il est considéré comme ridicule, et fait baisser considérablement le prestige, de perdre. En général les kenta ne se battent en duel que quand ils sont sur de gagner. Celui qui est considéré comme le meilleur est le plus aimé et le plus prestigieux, il obtient alors le titre honorifique de premier kenta. Il s'agit d'une dénomination symbolique que l'on interprète à tord comme un chef. Le premier kenta n'a pas de pouvoir sur les autres, mais son prestige personnel le rend souvent plus écouté lors des débats.

 

Bien entendu la minorité des kenta ne possédant pas de pouvoir sont exclus de ces confrontations et n'ont pas la possibilité d'obtenir du prestige par cette voix. Cependant ils ne sont pas rejeté de la société et peuvent obtenir du prestige autrement, en développent leurs habilités personnelles comme artisan, d'artiste, chasseur ou orateur.

 


Modes de régulation des conflits


Posté le 27/02/12 à 23h 08min 32s par Devon

Les kenta gèrent les conflits en communauté, en tout cas au sein de l'ensemble des adultes. Lors d'un conflit ou d'une situation exceptionnelle, le groupe se réuni et les différents partis se lancent dans des débats absolument chronophages, et la plupart du temps stériles. En effet une décision ne peut être prise que par un vote à l'unanimité, et mettre tout le monde d'accord demande un temps et une énergie importante. Certains débats peuvent s'étendre sur des années, et on voit y apparaître des orateurs qui maîtrisent une certaine forme de rhétorique.

Quand une issue unanime semble définitivement impossible, il arrive que les groupes procèdent à une scission.

Dans le cas des ruptures des tabous moraux, il existe un système de punitions qui s'organise sur une échelle des peines. La peine est décidée en communauté et là encore les débats peuvent être longs en fonction des affects des participants. La peine est donnée à l'unanimité, celui qui est jugé n'ayant pas le droit de voter, cependant il est capable de se défendre pour essayer d'influencer en sa faveur. Il s'agit de la théorie, en pratique les circonstances atténuantes sont assez faiblement prises en compte. Les kenta n'ont pas beaucoup de tabous moraux, mais ils sont assez extrêmes et sont en général jugés sévèrement par l'ensemble de la communauté. Les peines peuvent aller de la pénitence, l'exil ou de la mise à mort. La pénitence est la punition la plus fréquente, car les crimes qui requirent l'exil ou la mise à mort sont très graves. Les cas de cruauté, violence, viol, meurtre sont exceptionnels et ne peuvent être racheté par une pénitence. Les pénitences sont des actes accomplis pour racheter sa conduite et varient énormément en fonction de la faute. Même si la communauté est en règle générale tout-à-fait d'accord pour reconnaître la faute, le débat va s'organiser en fonction de la nature et de la sévérité de la sanction. Cela peut être un pèlerinage vers un lieu sacré, un don ou bien un service rendu à la victime. Une fois la peine accomplit, l'affaire ne sera plus mentionnée.

L'exil est une peine qui s'apparente à la mort, car en abandonnant un individu dans la jungle on le condamne à mort. On procède à une cérémonie où on lui prend son mobilier personnel, c'est à dire ses bijoux, puis on lui coupe les cheveux pour signifier qu'il n'appartient plus à la communauté des kenta, et pour l'humilier. On lui laisse ses armes et on le laisse partir. Il n'est pas autorisé à revenir, et sans sa chevelure il n'a aucune chance de s'intégrer à un autre groupe qui refusera quelqu'un ayant commis un crime.

Les mises à mort sont nettement plus spectaculaires. Il existe deux sortes de peines, une qui est utilisé quand il y a eu faute envers quelqu'un, et une autre plus grave quand le crime est oritenté contre les dieux ou la communauté. Dans le cas du crime envers une personne (viol, cruauté, violence, meurtre), la victime, ou un proche la représentant est soumis à la possiblité de le laisser vivre. La mise à mort se passe de cette façon. Le curare utilisé habituellement pour la chasse est administré par piqure au criminel. Le curare provoque une paralysie des muscles, qui entraine au bout de quelques minutes une paralysie respiratoire et la mort car le cerveau n'est plus alimenté en oxygène. Il est cependant possible de sauver quelqu'un empoisonné au curare en lui apportant une assistance respiratoire, c'est à dire un bouche à bouche. Les kenta utilisent entre autre cette technique pour attraper des proies vivantes et en silence. La victime ou son représentant a le choix de venir ou pas, au secours du criminel, et de lui pardonner en lui offrant son souffle. La symbolique de cet acte est très forte et si ce choix est fait l'affaire est close.

Quand le crime n'implique pas de victime en particulier, la mise à mort est beaucoup plus violente et ne peux être évité par un acte de grâce. La grâce ne pourrait lui être administré que par les dieux, et on s'en remet au sort en jetant le criminel dans le vide, même si tout le monde se doute de ce qui va arriver. On peux le jeter du haut d'un arbre ou d'une falaise. Néanmoins les criminels disposent d'un service funéraire dispensé par les chamans, comme tout le monde. Mais leur mobilier sera beaucoup plus pauvre et ne sera composé que du strict minimum.

 

 

Le pouvoir politique dans la société kenta est un pouvoir partagé par l'ensemble de la communauté qui a atteint la tranche d'âge adulte, ce qui lui donne une apparence égalitaire. Certains individu ont plus d'influence que les autres car ils ont accumulés du prestige personnel, mais ils ne possèdent pas de pouvoir propre. Une prise de décision concerne l'ensemble de la collectivité qui décidera à l'unanimité à la suite de longs débats. Ce système est extrêmement inefficace et lent, mais c'est la seule façon de garantir la parfaite prise en compte des opinions de chacun.

L'organisation politique de la communauté s'insère dans une échelle plus grande qui est celle de l'ensemble des clans kenta. Ils se retrouvent durant certaines étapes de leur migration, partagent une bonne entente et les individus sont parfaitement libres de migrer personnellement d'un clan à un autre et de s'y intégrer.


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